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Ville, aussy a il receu grand contentement de sça­voir que toutes choses soient passées depuis doul­cement, ainsy que nous avez escript, et vous prye, si aymez son service et vostre repos, prevenir tous­jours d'heure les menées que vous entendrez se faire, comme vous avez bien faict ceste foys. Don­nant aussy ordre et tenant la main ad ce que le Iransporl de la Croix et desmolilion de la Pyra­mide estant en la place de la maison de feu Gas­tines, soyt executé promptement et sans,plus y user de remise, car aultrement le Roy mondict seigneur et frere auroyt grande occasion de se mescontanter, et si feroict marcher droict à Paris les forces qui estoient prestes a partir, affin d'y trouver mon cousin le duc de Montmorancy, vostre gouverneur, pour y pourveoir. Et me remectant au surplus de la lettre de mondict sieur et frere, je priray Dieu, Messieurs, qu'il vous ayt en sa saincte et digne | garde.
"Escript à Amboise, ce vingtiesme Decembre mil v° lxxi.
" Vostre bon amy, .HENRY." *
44. — [Autres lettres nu Roi À la Ville.] a3 décembre 1671. (A, fol. 282 v"; B. fol. 206 r°.)
Le dimanche ensuivant, mesdiclz seigneurs re­ceurent la lettre du Roy cy transcripte :                     |
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De par le Roy.                                                   (
«Noz amez et feaulx et vous noz très chers et bien amez, avant que le courrier que vous avez envoyé feust arrivé, nous avions sceu de Bragelongne et du commissaire Lestourneau ce qui s'est passé, lant pour le transport de la Croix que desmolition de la Pyramide, et le discours de la sédition qui est ad­venue, des saccaigemens et bruslemens de maisons, qui est cause que nous avons en toute diligence de- | pesche devers nostre cousin le duc de Montmorancy, j affin de s'acheminer incontinant, avec le plus de forces qu'il pourra, en nostred. Ville, pour faire contenir le peuple et garder qu'il n'y advienne plus de tumultes, et pour aussy en faire faire pugnition sy grande et si exemplaire en plain pour que cela puisse donner telle tremeur et craincte aux canailles, que nous avons entendu qui font lesd, séditions, que les autres y preignent exemple. A quoy, en actendant les armes de nostredict cousin, nous voullons et
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vous mandons que, selon la grande affection que sommes asseurez que portez à nostre service et au bien et conservation de vous mesmes, vous vous employez avec telle dilligence à ayder de vostre part à faire la justice desd, esmolions et telle quan­tité desd, séditieux, perturbateurs du repos de nostred. Ville et comtempteurs de noz commande­mens, que cella puisse retenir et donner telle crainte à ceulx qui seroient si téméraires d'avoir encores en leur cueur telles pernilieuses et si meschantes en-treprinses.
"Et en actendant l'arrivée de nostred, cousin le duc de Montmorancy, nous voullons et vous mandons très expressement, affin que tousjours la force nous demeure et à vous pareillement, pour nous faire obeyr et contenir en nostred. Ville toutes choses, que vous tenez en armes de nuict et de jour et assemblez, en tous les lieulx et endroictz de nostred. Ville que adviserez et penserez qu'il sera necessaire, le Che­vallier du Guet avec ses gens et ce que luy avez baillé de renfort, les sergens, officiers du Corps de Ville et ceuLv de noz bons subjeetz, bourgeois de nostred ie te Ville et faulx bourgs, que vous cognoistrez les plus saiges et affectionnez à nous et à la tranquililé et repos d'icelle nostred. Ville. Nous tenant adverty à toutes heures de ce qui s'i passera, affin que nous n'en démolirions en peyne; louant ce pendant le bon voulloir et debvoir que avez faict ad ce qui est advenu, et que nous mandez et asseurez que ferez, pour em­pescher que plus grand inconvenient n'advienne, dont nous reposons sur vous, selon la perfaicte fiance et affection que sçavons que portez à nous, à nostre service et aussy à la conservation de vous mesmes.
"Donné à Amboise, le xxime jour de Decembre mil vclxxi au seoir bien tard.n
Signé: "CHARLES».
Et au dessoubz est escript :
«Sy toutes choses estoient appaisées, comnie nous le desirons, à la reception de ces presentes, et cognois-siez que les forces du Chevallier du Guet et de noz sergens et officiers de la Ville feussent suffisantes pour faire contenir toutes choses en repos, vous différez de mettre les armes ès mains de ceulx de nosd. bons cytoiens, que nous escripvons cydessus; car il n'est pas de petite importance de reprendre par eulx les armes, combien que ce n'en seroict que à certain nombre et pour ceste occasion, aultant